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Full text of "Éléments de grammaire mongole (dialecte ordoss)"

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ÏT-ÉWEM:^ 



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liUAMiVIAlKK MONGOLE 

(DIALECTE ORDOSS) 

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ÉLÉMENTS 



DE 



GRAMMAIRE MONGOLE 

(DIALECTE ORDOSS) 




OUVRAGE HONORE D'UNE SOUSCRIPTION 
MINISTÈRE DE I/INSTRUCTION PUBLIQUE. 



ÉLÉMENTS 



DR 



GRAMMAIRE MONGOLE 

(DIALECTE ORDOSS) 



PAR 



M. G. SOULIÉ 

IIRWnRR DE LA SOCIETE ASIATIQUE 




PARIS 
IMPRIMERIE NATIONALE 

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE HONAPARTE, 28 



MDGCCCIII 



MONSIEUR PAUL BEAU, 

MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE, 
GOUVERNEUR GENERAL DE LUNDO-GHINE. 



Hommage de dévouement respectueux ^ 
G. S. 

f 



#K 



PREFACE. 

LèS hordes fflongolés ôtit bien dëehu de leur 
puissance depuis Tëpoque où, rëunies sous le sceptre 
de Gettgig-Khan, elles envahirent i'Eufope après 
avoif muînh TAsié presque enlièî*e à leur pouvoir. 
Dispersées maintenant sous dés dotolnations diffé- 
rentes, et affaiblies par le lamaïsnne, elleS ont pefdu 
toute vaillance et toute activité. 

La Russie s'est euiparée, au nord ^ d'une partie du 
territoire occupé par les Mongols-Bouriates, et 
ceux-ci oublient rapidement leur langue et leurs 
usages au contact des colons niSSes. 

Au midi, les colonies agricoles chinoises refou- 
lent peu h peu les pasteurs nomades Vers le centre 
du Cobi, ôU les obligent, en se fixant, k prendre la 
langue et les coutumes chinoise^. 

Néanmoins, Timmensé région qui s'étend de la 
Mandchourie aU Turkestan russe et de la Sibérie à 
la Grande-Muraille, est encore habitée par tout un 
peuple parlant à peu près la mêttiê langue et pos- 
sédant les mêmes mœurs et la même religion. 

L'êftipereur de Chine est maître souverain en 
Mongolie, maïs son autorité ne s'exerce pas d'une 



Il GRAMMAIRE MONGOLE. 

manière uniforme : le vaste territoire qui s'étend au 
nord-est de Tolon-Nor, ainsi qu'une partie du Gobi 
central, sont occupes par les troupeaux de chevaux 
de l'Empereur, dont les pasteurs et gardiens forment 
une nombreuse population au service direct du 
Trône. 

Des contrées étendues sont encore assignées aux 
familles qui^ en cas de guerre, doivent fournir les 
troupes impériales connues sous le nom des crHuit 
bannières^. 

Mais la plus grande partie de la Mongolie, vers 
l'Ouest surtout, est encore gouvernée comme au- 
trefois par ses 4 h ah an ou khan. Ces rois sont sou- 
mis à l'Empereur de Chine, qu'ils viennent saluer, 
à Péking, à époques fixes; mais ils sont absolument 
indépendants dans les limites de leurs royaumes, 
sous la surveillance générale de maréchaux tartares 
résidant dans quelques grandes villes, telles que 
Ourga, Ouliasoutaï, Keukeu-Kota ou Hing-Nia. 

Au point de vue linguistique, l'on distingue trois 
idiomes principaux dans la langue mongole : le 
bouriate^ qui se parle dans le nord-est, sur les fron- 
tières de Sibérie; le fca/moucifeau nord-ouest, le long 
du Turkeslan russe; et le mongol proprement dit, 
usité dans tout le centre, le midi et Touest de la 



PREFACE. m 

Mongolie, notamment chez les trois grandes tribus 
des Kalkhas , des Eleutes et des Ordoss. 

Ces trois idiomes ne diffèrent que par quelques 
règles de grammaire et par l'emploi d'idiotismes et 
d'expressions particulières. Le bouriate a été parti- 
culièrement étudié par les Russes, qui ont publié 
plusieurs grammaires et des vocabutaires; divers ou- 
vrages, russes également, ont été écrits sur le kal^ 
mouck. Le mongol a été illustré par les travaux de 
Schmidt, dont la Grammatik der mongoUschen Sprache 
reste l'œuvre la plus remarquable écrite sur le mon- 
gol littéraire et classique. 

Mais la plus grande partie de ces œuvres se 
préoccupaient uniquement de la langue littéraire 
ancienne. Pendant mon dernier séjour à Péking où 
je remplissais, en 1909, les fonctions de secrétaire 
interprète, pour le chinois, de la Compagnie Impé- 
riale des Chemins de fer chinois, j'eus l'occasion de 
réunir tous les éléments nécessaires pour tenter de 
composer une grammaire du mongol parlé actuel- 
lement, et* du dialecte ordoss en particulier. 

M. Charles-Eudes Bonin, alors secrétaire d'am- 
bassade attaché à la légation de France à Péking, 
avait pu étudier à fond l'organisation de la Mon- 
golie occidentale au cours des différentes missions 
qu'il venait d'accomplir avec succès dans l'Asie cen- 



à 



IV GRAMMAIRE MONGOLE. 

traie; il voulut bien me faire part des connaissances 
exceptionnelles qu'il avait réunies sur la Mongolie. 
C'estainsi que j'apprisTexislence, dans les nombreuses 
lamaseries qu'il avait pu visiter, de bibliothèques 
d'une très grande richesse. Histoire, linguislique, 
philosophie, poésie^ toute une littérature ignorée 
venait s'entasser^ mêlée aux œuvres religieuses in- 
nombrables du lamaïsme. 

Dans l'espérance de pouvoir un jour moi-même 
visiter ces régions pour y recueillir des documents 
aussi précieux, je résolus d'entreprendre l'étude 
du mongol occidental. M. Bonin voulul bien me 
présenter à M^ Bermyn , évêque de Mongolie occi- 
dentale et vicaire apostolique de Ordoss^ venu pour 
quelques mois à Péking afin d obtenir le règlement 
défihitif àeû indemnités accordées par la Chine aux 
chrétiens mongols massacrés pendant les troubles 
de 1900. M^"^ Bermyn avait été un des pi*emiers^ 
parmi les nombreux prêtres que les missions belges 
envoient évangéliser la Mongolie. Les qualités rares 
qu'il sut déployer pendant son séjour ininterrompu 
de vingt-cinq ans parmi les Ordoss lui ont valu, il 
y a deux ans, de succéder dans l'épiscopat à M^"" Hn* 
mer, mort pendant les troubles à la suite de sup- 
plices affreux. 

Le territoire des Ordoss, où M»"^ Bermyn â pu 



PRÉFACK. V 

acquérir la coonaissance parfaite du rnîKigoK **sl 
borné à l'ouest, au nord et à Test, par 1 immense 
boucle que le fleuve Jaune fait enMongoli<î, 4« sud , 
la Grande-Muraille le sépare des provinces chinoises 
du Ghen-Si et du Kan-Sou. La populalion ordoss 
ne s'impose pas cependant d'aussi sti-ictoï^ i imites, 
et de nombreuK villages sont instalios au delà du 
fleuve Jaune, sur les territoires des Kalkhas et des 

r 

Eleutes. 

M^ Bermyn voulut bien consenti t à me illriger 
dans mon étude du mongol, au cours de laijiielle il 
m'engagea vivement à réunir les rèjjh^s géïK^ralos 
de la langue usuelle. Il s'ofl*rit à me fournir \%% élé- 
ments indispensables à cet effet, consideranl (juo ntil 
. ouvrage de ce genre n'existait encore et que ses mis- 
sionnaires en avaient le plus grand besoin. 

Il mit alors à ma disposition et me t ommenta les 
nombreuses communications et les correspondances 
qull recevait, tant des ministres mongols ([ue (les 
chrétiens de son diocèse. Pour le style liltéraîre, 
j^avais étudié le Nouveau Testament Irriduit en mon- 
gol par Ed. Stallybrass, à l'aide du dlrtîoniunro 
mongol-russe-françaîs de Kowalewsl i , Ironvé à la 
bibliothèque du Pei-t'ang, où M^ Favier, éverjm* de 
Péking, avec sa très grande obligeante, m'avait au- 
torisé à travailler. C'est ainsi qu^il me fut pussilib* 



i 



VI GIUMMAIRE MONGOLE. 

de dresser un plan général que je complétai chaque 
jour, avec l'aide et sous la surveillance de M^'' Bermyn. 
L'évêque de Mongolie occidentale avait achève un 
dictionnaire français -mongol, quand les troubles 
éclatèrent et causèrent la perte presque totale de 
son œuvre. Il avait pu constater ainsi que la pro- 
nonciation actuelle des mots ne correspondait sou- 
vent plus à leur représentation écrite et que, d'une 
manière générale, la langue tendait à s'adoucir et à 

se contracter. Ainsi t» rr homme?? se prononce fcoun, 

au lieu de koumon; % rrjumenl??, hou^ et non heu- 
konn, etc. 

D'autre part, le peuple illettré, ignorant l'an- 
cienne figuration des mots qu'il contracte actuelle- 
ment, tend de plus en plus à écrire les mots comme 
il les prononce. 

Cette grammaire, paraissant après l'œuvre re- 
marquable de Schmidt sur le mongol classique, 
n'espère apporter quelques faits nouveaux qu'en ce 
qui concerne la langue parlée, et en particulier le 
dialecte ordoss. 

C'est pourquoi je me suis résolu à représenter la 
prononciation moderne des mots avec leurs contrac- 
tions et leurs affaiblissements, sans m'attacher à 
transcrire lettre par lettre l'écriture mongole. 



wmm 



PRÉFACE. VII 

Le lecteur ne devra donc pas s'étonner des contra- 
dictions qui pourraient le frapper entre le mong^ol 
et la transcription en lettres européennes. 

Pour les mots dont la prononciation diffère par 
trop de la manière dont ils s'écrivent en mongol, je 
donne, la première fois qu'ils sont mentionnés au 
cours de l'ouvrage, la prononciation figurée, entre 
parenthèses, à la suite de la représentation intégrale 
et classique : mais, en général, la prononciation 
moderne est seule transcrite. 

C'est dans la même idée que, après avoir indi- 
qué les formes littéraires des déclinaisons et des 
conjugaisons, j'expose les formes vulgaires employées 
dans la conversation et dans les correspondances 
particulières. 

.Georges SOULIE. 



ÉLÉMENTS 

DE 

GRAMMAIRE MONGOLE 

(dialecte ordoss). 

introduction. 

La langue mongole, malgré le haut intérêt qu'offre 
son étude au point de vue de l'histoire de l'Asie centrale, 
ne semble pas jusqu'à ce jour avoir attiré de façon con- 
tinue l'attention des philologues. Cependant les divers 
ouvrages publiés déjà, et notamment les Essais de gram- 
maire m^mgole de Thévenot, en 1 673 , les Recherches sur 
Us langues tartares d'Abel Rémusat, ainsi que le Tableau 
de la grammaire mongole de Feer et quelques ouvrages 
publiés en Russie, ont éclairci les origines de la langue 
et ont déterminé sa nature ainsi que la place qu'elle 
doit occuper dans la classification générale. 

Ce n'est qu'en Allemagne que l'on trouve un ouvrage 
de grammaire proprement dit, offrant une étude appro- 
fondie de la langue : c'est la Grammaire mongole de 
Schmidt, publiée à Saint-Pétersbourg en i83i. 

Encore faut-il ajouter qu'on ne s'est occupé que de 
la langue classique et littéraire ancienne, laissant de 

6RAIIMAIBB MONGOLE. 1 

* •■rmiataii ■«tioiai.b. 



2 GRAMMAIRE MONGOLE. 

côté la langue moderne écrite et parlée qui en diffère 

assez sensiblement. 

C'est pour tenter de combler cette lacune que j'ai 
entrepris de réunir ces éléments de grammaire sous la 
direction éclairée de Monseigneur Bermyn, vicaire apos- 
tolique des Ordoss. Un apostolat da vingt-cinq ans en 
Mongolie a permis à Monseigneur Bermyn de posséder 
le mongol jusque dans ses plus extrêmes subtilités, et 
il a bien voulu m'aider de ses lumières dans cette entre- 
prise difficile oi'i sa connaissance parfaite de la langue 
a été pour mon travail le plus sûr des guides. 

Les idiomes mongols, c'est-à-dire le kalmouck, — le 
bouriale, — le mongol proprement dit, qui ne diffèrent 
entre eux que par des règles de grammaire ou de syn- 
taxe, forment une famille que l'on classe dans le groupe 
des langues tartares et qui se rattache ainsi à la famille 
des langues agglutinantes. 

L'écriture se lit en colonnes verticales de la gauche 
vers la droite. 

L'alphabet comprend cinq voyelles : a, é, i, o, u 
(la prononciation de cette dernière voyelle, w, eu, ou, 
diffère selon les régions), et seize consonnes. Les ou- 
vrages de linguistique mongole ne mentionnent pas d'al- 
phabet, mais un syllabaire de cinquante sons. 

La langue écrite moderne ne diffère que très peu de 



INTRODUCTION. 3 

la langue classique; quant à la langue parlée, elle em- 
ploie des abréviations et des contractions qui ne sont 
pas rendues par l'écriture et qui en font une langue un 
peu différente. 

Les radicaux , souvent monosyllabiques, sont employés 
seuls et forment de nombreux dérivés par l'adjonction 
de syllabes fixes qui s'accumulent parfois sur un même 
radical. 

Les différentes parties du discours sont définies net- 
tement : Varticle n'existe pas, non plus que les prépo- 
sitions y qui sont remplacées par l'emploi de cas supplé- 
mentaires dans la déclinaison. Les conjonctions sont très 
réduites. 

Le substantif est divisé en trois déclinaisons et pos- 
sède dix cas : un notninatif, un vocatif, un génitif, deux 
accusatifs, un datif simple et nn datif possessif ; un instru-- 
mental remplaçant les prépositions exprimant une idée de 
moyen, de cause, telles que par, au moyen de; un coopé- 
ratif remplaçant les prépositions de coopération telles que 
avec, en même temps que; et un aèfa^j/" remplaçant la pré- 
position de avec l'idée de détachement et d'éloignement. 

Les adjectifs se divisent en primitifs, de nombre assez 
réduit, et en dérivés, formés à l'aide des substantifs; 
l'usage de ces derniers est très étendu. La plupart des 
adjectifs peuvent être employés substantivement. Les 



â GRAMMAIBE MONGOLK. 

adjectifs ne possèdent pas de désinences spéciales pour 
le comparatif et le superlatif qui sont formés par le 
moyen de termes ou de tournures particulières. 

Les pronoms se déclinent en sept cas : les vocatifs datif 
possessif et accusatif possessif éldiiit supprimés de fait. Les 
pronoms relatifs manquent, d'où l'obligation de tourner 
les phrases de manière à éviter leur emploi. 

Les nombres y qui sont déclinables, comportent des 
nombres cardinaux et des nombres ordinaux , ces der- 
niers formés par l'adjonction aux nombres cardinaux 
d'une terminaison fixe. 

Les verbes se divisent en verbes actifs et en verbes 
neutres. Ces verbes actifs et neutres se divisent chacun 
en primitifs et en dérivés. Les primitifs contiennent 
l'idée simple que des postsyllabes fixes viennent modi- 
fier pour former les dérivés. Les verbes primitifs actifs 
peuvent former trois dérivés : 

Un dérivé qui est la voix passive : 

j abh'o i abtalio 

^ prendre j être pris 

Un deuxième dérivé, ou voix causative : 

abKoh'oïh'o 
faire prendre 



INTRODUCTION. 5 

Et enfin un troisième dérivé, qui est la voix coopé- 
rative : 

aboUchah'o 

prendre ensemble 

Les verbes primitifs neutres ne forment que deux 
dérivés, la voix passive leur étant interdite; mais sur 
un dérivé devenu actif, ils peuvent accumuler la 



VOIX passive; amsi (f 



omiaKo (rdormin), forme un 



dérivé à la voix causative, qui est : omtoAo/A o c faire 



dormir tî; le dérivé est ^ 
actif et peut recevoir 
la voix passive : 



i omtaKoloktaKo c subir l'action 
d'être endormi fi. 



Les verbes primitifs et dérivés ne possèdent qu'une 
seule conjugaison, qui comprend neuf modes : un indir- 
catify un condilionnelj un potentiel, un optatif , un impératif ^ 
un participe, un infinitif y un gérondif ^i un supin. 

Le subjonctif fait défaut. 

L'mrftco^t/* possède deux formes de présent, la seconde 
étant usitée comme fréquentatif; deux formes d'wii/wrr- 
faity la seconde fréquentative; un parfait, un plus-que- 
parfait et un futur. 



6 GRAMMAIRE MONGOLE. 

Le conditionnel possède quatre temps : un imparfait, 
un plus-que-parfait et deux /w^wrs d'emploi égal. 

Le />o^^ftW possède aussi quatre temps : un présent, 
un parfait, un plus-que-parfait et un futur. 

V optatif est simple, ainsi que Ximpératif; ce dernier 
mode a la particularité, dans les verbes primitifs, d'être 
formé par la racine simple du verbe. 

h^ participe possède deux temps, présent et passé, qui' 
se déclinent tous deux. 

Vinfinitif est simple. 11 peut prendre une forme de 
génitif en q, tola, qui remplace le deuxième supin. De 
plus, il est déclinable quand il est pris substantivement. 

Le ^^owrfjT possède deux formes équivalentes de pré- 
sent et une forme de passé qui peut aussi remplacer la 
préposition après que. 

Le supin possède trois temps : le premier tient lieu 
des prépositions yt^^fw'd ce que, pendant que; le deuxième 
remplace pour, afin de; et le troisième, étant négatif, 
supplée à la préposition sans. 

Le mongol ne possède qu'un verbe irrégulier, le verbe 
auxiliaire $ beugo (rêlrei^, et un verbe défectif, auxi- 
liaire également, t ah'o crêtreiî. 

Les règles de syntaxe sont simples et peu nombreuses : 

1° Le sujet se place toujours au commencement de 
la pbrase , tandis que le verbe principal se place à la fin. 




INTRODUCTION. 7 

a° Le complément direct se place devant le verbe 

et le complément indirect devant le complément direct; 

3° Les cas régis se placent toujours devant le cas 
qui les régit. 

Ainsi la phrase suivante : ce il est venu donner un 
sabre à son frère y) sera ainsi renversée : cr il à son frère 
un sabre pour donner est venu v : 



hné ah' an tan ilioii etigkora irébh 



En ce qui concerne la formation de la langue et 
l'époque à laquelle l'écriture actuelle fut adoptée, des 
documents de source chinoise ont été traduits et publiés 
par M. Pauthier (voir Y Univers pittoresque , Chine). 

Depuis une haute antiquité la langue mongole était 
parlée par les tribus de pasteurs guerriers qui peu- 
plaient l'immense territoire qui s'étend de la Mandchou- 
rie à la mer Caspienne et de la Sibérie au Thibet, Ce- 
pendant, constamment en combats et sans religion 
unique, les Mongols n'avaient pu fixer leur pensée et 
créer une écriture. A la fin du \if siècle, les tribus se 
groupèrent sous le sceptre du grand conquérant Gengis* 
Khan, et en i a i o un savant ouigour vint des confins de 
l'Afghanistan à la cour de l'empereur mongol. Il tran- 



8 GRAMMAIRE MONGOLE, 

scrivit quelques ouvrages mongols en se servant de l'al- 
phabet ouigour. 

Cependant Kubilaï-Khan montait sur le trône et don- 
nait ordre qu'on lui présentât un alphabet capable de 
rendre tous les sons du mongol. La préférence fut don- 
née à un lama thibétain nommé Phagspa qui laissa son 
nom à l'écriture adoptée (voir Notes d'épigraphte, par 
M. Devéria; Documents mongols du xiii^ et du xiv^ siècle , 
par le Prince R. Bonaparte; Univers pittoresque , Chine). 

Néanmoins cet alphabet ne donnait pas toute satis- 
faction, et vers la fin du xiv® siècle, on adoptait définiti- 
vement l'alphabet que présentait un autre lama thibé- 
tain nommé Sakya. Cet alphabet, qui est celui dont on se 
sert actuellement, est formé à l'aide de l'alphabet ouigour. 

La propagation rapide du lamaïsme et les loisirs des 
prêtres ont enrichi la littérature mongole de traductions 
des livres sacrés thibétains. De nombreux livres d'his- 
toire et de longs poèmes occupent aussi une grande 
place dans la bibliographie mongole. 

Des recherches approfondies dans les couvents et dans 
les lamaseries permettraient de trouver des documents 
multiples et du plus haut intérêt sur l'histoire primitive 
de l'Asie centrale ainsi que sur le développement du 
bouddhisme et du lamaïsme dans ces régions encore si 
peu connues. 



ALPHABET. 

L'alphabet mongol est composé de vingt et une lettres, 
dont cinq voyelles et seize consonnes. La plupart de ces 
lettres changent de forme au rïiilieu et à la fin des 
mots. Les formes médiales sont au nombre de vingt- 
trois et les finales, de vingt-deux; soit au total soixante- 
six signes. 

En réalité, l'alphabet ne possède que quarante-quatre 
signes différents, par suite des ressemblances parfaites 
que présentent certaines formes de lettres telles que a 
et e, les finales de g-', fcV etfca, etc. 

Les mongols possèdent encore un alphabet appelé 
l'alphabet Galik, mais ils ne s'en servent que pour la 
transcription des noms étrangers et d'ailleurs de plus en 
plus rarement. 



VALEUR. 


INITIALES. 


IléDlALES. 


FINALES. 


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tcheu,tohu, 

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i. 


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1 


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i 


i*eu,ru, 

roH 


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3: 


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ta, te 


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^ 


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S 


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t 


^ 


cheu, chu, 
chou 


^ 


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1 


eu 


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c 


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teu^tu^tou 


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^ 


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1 


1 


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g 


g 


wo 


îl 


;i 


a» 


yi 











ÉCRITURE ET PRONONCIATION. 

«1 -* -*-^et^^ H-»-Nne diffèrent de forme qu'au 
commencement des mots; ^ se prononce généralement é, 
rarement è. 

6 <n o) comme en français. Souvent cependant il 
se prononce p. 

A' V :< se prononce comme la jota espagnole, un h 
très dur expiré. Il ne régit que la première classe 
de voyelles (voir plus loin), et ne peut jamais venir 
immédiatement avant Yi ;\ . Il n'est jamais lettre finale. 

k «î^ se distingue du A' "^ par deux points placés en 
avant; c'est notre g, mais prononcé plus durement. 
Il gouverne aussi la première classe de voyelles et 
ne peut venir immédiatement avant Yi. On néglige 
souvent les deux points. Comme lettre finale, •^ se 
change en 1^, mais il reprend une prononciation plus 
douce quand il est suivi d'une voyelle. Exemple : 



itayak T 

bâton l^'W' 



g ;? et k'é o ne régissent que la deuxième et la troi- 
sième classe de voyelles. Ces lettres ont entre elles une 
ressemblance parfaite et s'interchangent selon les con- 




ÉCRITURE ET PRONONCIATION. 13 

trées. La prononciation du g se durcit souvent au point 
de se confondre avec le &. Exemples : 

keum keum 

^ mai ^ mesure, limite 

keum oukii koumon [koun) ^ 4^ keum auhii biltchiir 
homme sans défauts 4 v pâturages sans limites 

^ keukonn [kou) 
"^jument 

Tj beuleuk ^ tiarlik d tièrlik 

4- don i^ commandement j^ sauvage 

iw -h -h -♦ , / +• +» ij et r ^ ^ ^ . Aucun mot mon- 
gol ne commence par un r. 

m -h et / +» se suivant se contractent ainsi 4\) : 

^ nomlah'o h nomm 
i^ enseigner ^ religion 

n H H -*-v comme en français. Au commencement 
des mots on doit toujours mettre le point qui forme 
cette lettre. Mais au milieu des mots, on le néglige fré- 
quemment, ce qui cause une confusion avec l'a ^ ou 
Ye -i . 

j q <^ de même qu'en français; o se distingue 
quelquefois en o bref et en o long selon les régions. 



14 GRAMMAIRE MONGOLE. 

eu[ou^ u) ^ d <i>; ce n'est que par l'usage qu'il est 
possible de savoir quel est celui de ces trois sons qui doit 
être attribué à la voyelle i . La prononciation diffère 
d'ailleurs de contrée à contrée. 

Les voyelles se divisent eu trois classes dont il sera 
question plus loin. 

t<fi ^ ^ d\ ûj^J^* La prononciation du t s'adoucit par- 
fois au point d'approcher du d. Les h , ---Kn, J vg, 
^ m et -U / finales exigent pour le mot suivant, s'il 
commence par un <, le di initial, tandis que ^ 6,-J A;, 
^ r, d ^ et ^ « finales exigent fi initial : 
^ enté ^ tèntè , été k tété 

^ ici 3*, là-bas "^ celui-ci ^ cela 

ya yi et ^ i\ u tta se confondent au point que 
dans les dictionnaires elles sont mélangées; elles dif- 
fèrent d'ailleurs de contrée à contrée. 

tcha i\ se confond souvent avec ya^i et tia ^ . Ex. : 

tyah'onn <l iiah'onn (tiaunn) ^ tiot a yita 

quoi? a^ cent ^ épizoolie ^ la lance 

t^ ebûhiffêu 

s ^ est toujoui-s sifflant; devant ITil se prononce cfit. 

Exemples : 

ichineu ^ chibeugeu 
neuf y digue, rempart 




ÉCRITORE ET PRONONCIATION. 15 

« > se présente souvent à la fin d'un mot, surtout 
comme formation du pluriel. 

ch ^, devant l'i, perd ses deux, points ^ se pronon- 
çant chi. 



chibeuh'on ^ ckira (chara) 



oiseau 



^ jauoe 



w M est presque inutile en mongol. On le met 
auprès de Yo j conmie renforcement dans les mois 
étrangers. 



j# h'otm ^ tchmo J 
dLroux i loup ^ 



matin 4 don, aumAne 



wg" di^ J est la seule consonne double que Ton ren- 
contre à la fin d'un mot : 



I 



tirang 
mauvais esprit 



thrk'alang ^ ang 
plaisir "-^ gibier 



\ Umh'ounng {Umreng) 
t pleio 



En somme, il y a en mongol peu de redoublements 
de consonnes. Quelquefois, au lieu de se contenter 
d'écrire, en finale, une voyelle finale, on écrit encore dans 



/ 



16 GRAMMAIRE MONGOLE. 

ce cas la consonne qui précède cette voyelle finale. 

Ainsi : 

H ± érè j H émè i> {> tala 

J ou ^ ti ou -* ^ i» ou il , . 

"^ ->i nomme ^^ ^->i femme -*-s ^ plaioe 

Les finales de déclinaison se séparent toujours ainsi. 

CLASSES DE VOYELLES. 

Les voyelles et les diphtongues se divisent en trois 
groupes ou classes que déterminent les gutturales : "^ h\ 
:^ k^ :? g et -^ k'é. 

i*"* classe. — La i'® classe comprend les voyelles et 
les diphtongue^ suivantes : 

ai\o^ao;\aidoi ^ 

Cette i*® clause est régie par les gutturales ^ A' et 
rî? ky c'est-à-dire que les voyelles et diphtongues ne 
peuvent être précédées immédiatement que par les gut- 
turales qui régissent leur classe et qu'un même mot ne 
peut contenir deux classes différentes. Ex. : 



i ah'a q oh'or 

Jk le frère aîné 5> la cuiller 

3* classe. — La 2® classe comprend 

' i 

^ e ^ eu (ou, u) A « 
-^3 



oKdgann 
Tesprit 



ÉCRITURE ET PRONONCIATION. 17 

Ce gi'oupe est régi par les gutturales :> g et r> k'é : 

eug'eutm A oug'og'o H oug'eu 
en haut ^ mourir ^ la parole 

La S'' classe, qui ne comprend que :\ i on ;\ n, est 
régie par toutes les gutturales, mais ne peut être pré- 
cédée immédiatement que par g*' et fcV, :>,•:>: 




kintchi i eura 
lien -^ fruit 



oulah'o ^ letoi i oile {uii) 
tard 3i actioïi 



1 ^ 

pleurer « 



Cette classification détermine deux règles absolues 
pour la langue écrite, mais dont la langue vulgaire né- 
glige souvent l'observation : 

1** Les deux groupes de gutturales, d'une part i h\ 
z^ &, et d'autre part :> g et r> k'é ne peuvent se troa- 
ver dans un même mot. 

2° Les voyelles d'une part de la i"* classe et d'autre part 
dç la 2^ classe ne peuvent se trouver dans un même mot. 

Ces deux règles sont d'une grande utilité pour la 
lecture, car sans elles les confusions seraient constantes 
entre \a et Ye et entre ïo et You, 

Ainsi donc la voyelle de la première syllabe déter- 
mine la classe de toutes les autres voyelles du mot : 



I 



ouloii iy (btcbb d) ahlahci 

pas ^ il a ddiruit i il fut pris 

GRiUUAIRE M3X33Le. 



mtBIMKmlB BATIOSALB. 



18 GRAMMAIRE MONGOLE. 

De plus, les gutturales du mot viennent déterminer 
la classe des voyelles douteuses : 

.; onoh'o ,i awwuh'o 

< c 

= comprendre ■ ^ mouler à cheval 

torio i ourto ^ soni 

long ^ résidence de la cour 3 la nuit 

Il faut cependant excepter le cas où la double con- 
sonne Tig ^ ^ se trouve dans un mot. Ainsi : < moti- 
gKol <r mongol 7). 

PONCTUATION. 

Il ny a que deux signes de ponctuation : « et - :- ; 
le premier équivaut à nos deux points on point-virgule y 
le second à notre point finale le premier à la fia d'un 
vers, le second à la fin d'une strophe. A la fin d'un 
ouvrage ou d'un chapitre on double ou triple le 'l-J.'' 

ACCENT. 

Les dissyllabes et trisyllabes out presque tous l'accent 
sur la première syllabe. Exemples : 

ienû ^ mongh'ol ^ aussottk 'i narann j> sara 

ici M mongol J lettre, plume jL soleil ^ lune 



PARTIES DU DISCOURS, 19 

Exception. — Les mots dont les â^ et 3® syllabes sont 
des diphtongues : 



tekoo (tau) f tah'onn (fmm) '4 nakcr (tuoor) 

le plus jeune frère 1^ Yoix 1 1^^ 



2> keug'eu j ah'ola (ala) A ahh'oh'olKo [ahh'olKo) 
--4 bleu 3^ montagne m^ faire prendre 



ogio ^ ouh'oui 

pierre précieuse ^ pas, non 



PARTIES DU DISCOURS. 

Le mongol étant une langue à inflexions et à décli- 
naisons, nous étudierons successivement les sept parties 
du discours qu'il comprend, c'est-à-dire le substantif, 
Y adjectif f le p'onom, le nombre, la conjonction, Y adverbe 
et le verbe. H article ella pr^sition n'existent pas. 

SUBSTANTIF. 

Par leur composition ou leur terminaison, les sub- 
stantifs peuvent se diviser en substantifs radicaux et sub- 
stantifs dérivés, les uns généralement de signification 
concrète, les autres de signification abstraite. 



20 GRAMMAIRE MONGOLE. 

1° Radicaux. — Les substantifs concrets sont presque 
tous de purs radicaux. Exemples: 

^ motonn ^ osonn .^ gol ^ kaumon{koum) 

i, arbre x, eau <1 fleuve 3^ homme 

Parmi les concrets radicaux, on range plusieurs sub- 
#stantifs abstraits parce que, vu leur forme smiple, ils 
ne paraissent pas avoir été formés de verbes, mais plu- 
tôt les avoir formés. Exemples : 



i ounènn ^ h'ot 
JL, vérité Jj me 



otal 
mensonge 



h'ah'ormàk 3 euchieu 
calomnie ^ haine 



A éginn 1 étchoss ^ uil 

3^ commencement ^ fin ±^ action 



2** Dérivés. — Les substantifs abstraits, presque tous 
dérivés des verbes^ sont facilement reconnaissables aux 
particules ou post-syllabes qui les terminent. 

Les substantifs dérivés des verbes ont un / ^ ou les 
syllabes lai (ou tel) j , tal (ou tel) |^, lang T etang^ . 
Ces particules sont aljixées aux radicaux des verbes ainsi 
qu'à leurs formations. Exemples : 



^ itégel J étéh'éh'o 
^ la foi ? croire 



euleulel 
reste xf 



euîeiego ^ ébterH 
laisser tj ruine 



SUBSTANTIF. 



21 



-U 



outchieul l otUchigo 

vue, aspecl ^ voir 



i 



nom 



religion 



- ■ 



nomlal 
doctrine 



nmdah'o ^^ yahotal 
enseigner ^ conduite 



Les substantifs formés de participes se reconnaissent 
à ia post-syllabe htchi 4 H ^ 



\) aboktchi 

celui qui prend 



eug'goktchi 
celui qui donne 



Ceux qui sont formés d'infinitifs se reconnaissent à 
la post-syllabe i ^ : 



oug oug 01 
Taction de donner 



ahh'oi 

l'action de prendre 



Tous les noms de charges, emplois et métiers, comme 
aussi les qualificatifs donnés aux personnes ou aux objets 
par suite de certaines qualités ou défauts, sont formés 
immédiatement d'autres substantifs par l'adjonction de 
la post-syllabe tchi ^ . Exemples : 



maritchi 

gardien de chevaux 



^ motolchi 
L menuisier 



22 GRAMMAIRE MONGOLE, 

i atah'oichi {(UOtchi) ù tèmegitchi 

1 gardien de troupeaux de chevaux J^ gardien de chameaux 
î ( J ato, troupeau de chevaux) î ( î, ^^' chameau) 



bouvier 

(^ otig'V, bovidé) i 



h'otahchi 
menteur 



:> 



Quelques substantifs formés de substantifs sont dési- 
gnés par la post-syllabe lik T^îek T. Exemples : 



UheUheklik ^ tchekkek ^ 



*j 



jardin i fleur 



c 



koutcholik 9 koutchom 
le fort ±^ force 



Les Mongols possèdent le genre masculin, ère ^ ^ et 
féminin émè ^ , mais n'en font usage que pour les êtres 
animés. 

Le masculin pour l'homme se donne par ère cr homme fi , 
et le féminin pour la femme par émè. Pour les animaux, 
il y a quelques noms particuliers. Exemples : 

iatehira p keukùnn{kùu) V hok'ora (hora) d ingkeu 
ëtaloii ^jument i chameau mâle JP chamelle 

Pour les fauves ou les carnivores, le féminin est 
marqué par £ euhktchi. Exemples : 



T noh'ei 
3 le chi 



euloktchi noh'ei 
chien J^ 1 Ja chienne 



■■ 



SUBSTANTIF. 98 

Le pluriel se marque par ^ atchirga. 

Remarque, Quand on nomme la couleur d'un être 
animé, la distinction des genres porte alors sur le nom 
de la couleur : 



^ liara j fc' 
^ noir y ne 



artchi ^ tchah'an ^ <ûya&'(cAî 
noire 3^ blanc l blanche 



et l'on omet ère et émè , 



^ *i iiagah'tchi noh'd 
1 une chienne blanche 



D1ÉCLINAI80N8. 



11 y a trois déclinaisons, comprenant chacune dix cas : 
un nominatif, un génitif, deux datifs et deux accu- 
satifs (un ordinaire, un possessif), un instrumental, 
un coopératif, un vocatif et un ablatif. 

Les trois déclinaisons se distinguent par les finales : 

i"" Les substantifs terminés par une voyelle : a, % 
ou o; 

9** Les substantifs terminés par un n; 

3^ Les substantifs terminés par une consonne :b, k, 
m, /, r, t. 



24 GRAMMAIRE MONGOLK. 



DESINENCES DES CAS DE LA PREMIERE biCLlNAlSON. 



Nominatif. ....;••• "^ a, t> t, <i> o. 

• — j 



Génitif ^ttnn. 

i*' datif. .... ...... \ifir. 

2* datif 3 tah'arm ou i tègènn. 

1**' accusatif J> ii 

a* accusatif. ..;.... ? bènn ou ^^ènn. 

Vocatif , . -^ a. 

Instrumental î Wr ou 1 yér. 

Coopératif 1 fofc'a ou i 2og^. 

Ablatif. . . ^ètché. 

DÉSINENCES DES CAS DE LA DEUXIEME DECLINAISON. 

Nominatif -^w. 

Génitif <b o, 

!•' datif %tùr. 



SUBSTANTIF. 25 

2' datif. i tah'ann ou S> tègènn. 

1*' accusatif i) i. 

3** accusatif. ^ yènn. 

Vocatif ^ a. 

Instrumental i y^* 

Coopératif ^ loKa ou î icgii^. 

Ablatii ^ htché. 

DÉSINENGBS DES CAS DB LA TROISIEMB DECLINAISON. 

Nominatif J 6 ±^k -* m-^l ^ r 3^U 

Génitif l^onn ou ^iinn. 

i*'dalif "^ tor. 

2*^ datif 3 tah'ann ou J> Ûghnn. 

i" accusatif. ....... :> t. 

2* accusatif ^ yen». 

Vocatif ^^ a. 

Instrumental 1 yhr. 

Coopératif 3^ loh'a ou % loguè. 

Ablatif ^ètché. 



S6 GRAMMAIRE MONGOLE. 

Remarque. Dans la langue parlée, le génitif de la 
3® déclinaison prend souvent la 9® forme, ainsi que le 
3® accusatif et l'instrumental de la i** déclinaison. 

Le 1^ datif se prononce ïor, tar ou tèr^ selon la voyelle 
dominante; le s^ datif, tann ou tènn; l'instrumental, au 
lieu de yèr^ se prononce ar ou ^, le coopératif le, et 
l'ablatif ass, oss ou èê$. 

PREMIERE DÉCLINAISON ^ «, ^ 1, <hO . 



Nominatif. 



noh'ei tr chien?). 



Génitif. 



1* datif. 



4 noh'eiinn. 
l h noh'ei 



a* datif. 



^ 



^ noA'et ïiwn. 



i*' accusatif noh'en. 



a* accusatif. 



noK" 



1 






Vocatif. 



\e\ a. 



■MB^HIBHaHI^P 



SUBSTANTIF. 

il 11 

Instrumental 1 ^^^^ ^1 ^'^9^- 

'^ a ,. 

Coopératif i^ noh'd le. 

Ablatif I noh'ei eu. 

DBUXliMB DECLINAISON II ^. 

9^ h<mmon {koun) 
Nominatif. ,.,,... ji , 

1^ (T homme 9). 

Génitif p ktmnum o. 

i*"* datif "ly^ kotmm Un-, 

2* datif îi i fcoimton tèm. 

1*' accusatif +i kwnum ù 

2* accusatif. ...... +i ^koumon yhn. 

Vocatif î» kounwn a. 



87 



28 GRAMMAIRE MONGOLE. 

Instrumental J, ^ koumon ytr. 

Coopératif +, i koumon le. 

Ablatif i, -^koumon hss. 

TROISIÈME DÉCLINAISON 3 ft^-J ^^ ^ »*i Xàh S> V, Û^t. 

Nominatif M tchétchèk tf fleuri». 

Gënilif u l^tchétchèkonn. 

1" datif H ^ tchétchèk tor. 

2* datif M ^tchétchèk tènn. 

M 

i*' accusatif ^ tchétchèk i. 

2* accusatif i] -^tchétchèk y ènn. 

Vocatif U '^ tchétchèk a 





SUBSTANTIF. 


Instrumental . . 


. . . » i> tchétchèk yèr. 


Coopératif. ; . . 


\ % tchétchèk U. 


Ablatif 


... il "^ tchétchèk ks. 



29 



Nominatif. Le nominatif est suivi généralement de 
3 ano «^ mo, mais seulement dans la langue écrite : 




tchétchèk ino telg'érébè 
la fleur est épanouie 



Ces mots sont de simples indications du sujet; les 
noms de nombre et pronoms personnels les admettent. 

Génitif. Il se place toujours avant le nom qui le régit : 






morin o éichèn 

le propriétaire du cheval 



Datif Le datif correspond à nos prépositions chez y 
euy dansy à, sur. Ne pas oublier la règle d'orthographe : 

Les -^ w, j) ngy ^ m et Jj / finales exigent le ^n 
comme initiale du mot suivant; 

J 6, J hy p Vy ^t et =^ s finales exigent le p ; 

^ te ou ^ té remplacent souvent la marque du datif 
dans la bonne langue. 



80 GRAMMAIRE MONGOLE. 

Datif possessif . Il indique la possession, quelque chose 
de personnel au sujet. Exemples : 



^ i i ioiotiiotm lèh'èn [tèn) ouh'bei 
^ ? il le donna à son fils 



■Il 



kar tan bariksèn aîtabè 

il lâcha ce qu'il tenait dans la main 



i'*" accusatif II est formé par un ^ t (ou u après une 
voyelle) : 

^ î marin i toh'oh'bi 
O - il a selle le cheval 






p 



^ ^ 1 monn tor émèg'èl [émèl) toh'oh'o tok'am 

<n 4> mettre la selle au cheval 4^ tapis de selle 

On le rencontre souvent sans désinence de cas dans 
les substantifs de i^ et 3^ déclinaison, même dans les 
substantif de d® classe sans In -^ finale. Exemples : 



1 mon, au lieu de ^ morin i 



5* accusatif, ^bènn; ^yènn; a® et 3® classes (langue 
parlée, 3^ ^ènn pour les trois classes). Ce a® accusatif ae 



SUBSTANTIF. 31 

rapporte, comme le â® datif, à ce qui est personnel, et 
remplace le pronom possessif : 

^ ±^i fi kcum yènn h'ayabei 

^ ^ je me suis débarrassé de mon défaut 

•^ -^ +* pi boh'ùl yéim (wm) tallnbei 

j'ai remis en liberté mon esclave 

kobtchoÊon yhm talbai 
il ôtait son vêtement 



ta 



altan aune bènn (aum/m) aulo mitémoi 
l'or ne connaît pas sa valeur 



On unit quelquefois ce yèim au datif pour le renforcer, 

à la place de 4 i tann^ tènn : 

is ^ kitat ormi èrgi tor yènn ( tènn) croh'olhè (ùrolbei) 

^ ^> 2y \l soumit Tempire chinois à sa puissance 
3k6 ^ 



t> 



1 



hstrumetUal. On emploie Tinstrumental , ^ hèr 
(i'* classe), 1 yèr (a* et 3® classes) pour exprimer oi^ec, 
par. Exemples : 

i^ i tfto hhr tchaptehih'o 

couper avec le sabre 



I 



32 



GRAMMAllîE MONGOLE. 

AJ |> "1 kulyèryaboh'o 

• ^ marcher avec les pieds 

5> ^ kar yèr barih'o <n ^ ^ égoutèr yèr oroh'o 

^ 3> saisir avec les mains ^ ; ^ entrer par la porte 

Coopératif. T sL loh'a^ loguè {la, le) exprime avec 
avec l'idée d'union, d'accompagnement, de coopéra- 
tion: 

U'^ oson la nilèh'o 
^ mêler avec de Te 



leau 



^ J> len 



cAi tno cAatt la saroba 
maître est assis avec le disciple 



La désinence du coopératif jointe à celle du 2® accu- 
satif évite l'accumulation des pronoms possessifs. Ex. : 



il 



_u i ah' an nèr iekon ner (ah'alounèr) le benn bosù katiar tor 
j^ ^ il se retira avec ses frères et ses sœurs dans un autre 

Ablatif: ^ètchè exprime le français de (ex), entraî- 
nant toujours l'idée de détachement, de séparation ou 
de dérivation : 



oson ass 



rstatako ^1 ^-''^/'« i-«^«^'» 
•del-cau 1| sortir de la mai 



i retirer de l'eau 



maison 



c 



SUBSTANTIF. 33 

îL^ .§ moton ass onah'o 
i tomber de l'arbre 



Il s'emploie aussi avec la désinence du 2® accusatif, 
pour éviter les pronoms possessifs : 

^ ^ % hhrhsshérkeuh'hhUU 

^ ^ je fus chassé de ma propre maison 

PLURIEL. 

Le pluriel des noms se marque presque toujours par 
1 iiar ou nèr pour les substantifs de la 3® déclinaison 
et par ^ s pour ceux de la 1l^ déclinaison : 

j ' j ah' an nar "L émès A *i étchiguèn nèr 

1 les frères aines ^ les femmes ^ les pères 

Exceptions. 1° Les participes terminés en o t, qui 
prennent un 3L/ final. Exemples : 

abokètchit 

les marcheurs 

â"* Les adjectifs dérivés et formés de la post-syllabe 
to <^y , qui changent le to^ en ^ tan ou tèn. Exemples: 

i nomto '^ nomtan 

% chrétien ^ chrétiens 

3^ Les mots terminés par une diphtongue retranchent 



GltAMIlAlRE MONGOLE. 



34 GRAMMAIRE MONGOLE. 

la seconde voyelle de la diphtongue pour la remplacer 

par un « ^ : 

(-R moral) 
les serpents 1 

û** Les noms de ia a^ classe changent In -^ final 

en t : 

tmorit 'i noiat | *'^t^ 

chevaux ±^ princes ^ brebis 

( J" marin) (| mian) (.f A'omn) 

5^ Les noms de la 3^ classe reçoivent souvent la 
syllabe ^ ot. Exemples : 

J bélèk ot 4> n««ièr o/ 

q les cadeaux ^ les amis 

^ 1 

Les monosyllabes en r ^ prennent ot ^. Les dissyl- 
labes en r changent quelquefois Yr ^ ent 1^. 

l nohfot (langue écrite) peut s ajouter aux noms des 
trois classes. 

■T Kamok fortifie le pluriel dans ia langue parlée 
(avant le nom), ainsi que t» olan «r beaucoup)^. 



^ 



ADJECTIF. 35 

H tayar et ^ houri (après le nom) sont également 
employés : 



m 



amolç koumon 
tous les hommes 



Remarque. Quand un chiffre (indiquant déjà la plu- 
ralité) précède le substantif, celui-ci reste au singulier: 

^ "^ trois chevaux 

En mongol, on accumule souveçit les marques du 
pluriel : 

^ fi hçh'chinar ot 

^.pitanarot J . j^s maîtres 
^ nous ^^ 

ADJECTIF. 

Les adjectife peuvent être radicaux ou dérivés; radi- 
caux comme : , 

^ yègeu (yh'eu) ^ eutchogueun ^ êoUrm fi mah'o (mû) 

méchaat 



^ yègeu (yheu) d eutchogueun ^ êourm fi 
^ graod y petit Jkbon % 

^ bayann j narinn d 

jL, riche 1^ mince, avare ^ 



^ bayann j narinn d h'ortonn 

riche i^ mince, avare ^rapide 

3. 



GRAMMAIRE MONGOLE. 



< bayanto {bayante) 
<Q^ bienfaisant 

OU dérivés, comme : 



% 



èrtèmto ^ 

méritoire, capable <â rituel 



altato 1^ osoto ^ chitoto {chouteii) 

qui a de Ter  qui a de feau ^ qui a des dents 

oùsfmto d saKalto 

qui a des cheveux J^ qui a de la barbe 

mengueuteu 

marqué dès rorigine 

Ces adjectifs sont formés de substantifs auxquels on 
a adjoint la syllabe % to (ou tè pour la i"* classe), ti 
(â® classe, e'); ils peuvent s'employer de nouveau comme 
substantifs. Ils sont excessivement nombreux, car on ne 
s'en sert pas seulement pour désigner une qualité, mais 
encore pour désigner la possession et la contenance; ils 
soiit indispensables pour suppléer au verbe ce avoine, 
qui n'existe pas en mongol. 

Les adjectifs ne sont pas déclinables et conservent tou- 
jours leur forme , sauf dans le cas où ils sont employés 
comme substantifs; ils rentrent alors dans la règle des 
substantifs et se déclinent selon leur classe. 



f^ 



AnJECTIF. 



37 



COMPARATIF. 

Comparatif de supériorité et d! infériorité. Il se forme : 



1** En plaçant devant Tadjectif le mot \ oulemtchi 
tpluSTî : 

j ^ oulemtchi yh'eu 
* plus grand 



i 



oulemtchi eutchogueun 
plus petit 



a** Par Tablatif du substantif choisi comme terme de 
comparaison; ^ ètché prend dans ce cas le sens de 
«rque^ : 

^ *^^ marin ino h'onin ass yh'eu 

i i le cheval est plus grand que la brebis 

i u 



•a •g 



oKtarh'oui ass ounteur 
S> plus haut que le ciel 



Uj 



hel ess amtato 



- plus doux que le miel 



Ces deux espèces difî comparatifs peuvent être ren- 



forcés par l'emploi des adverbes i mnfc tr très t), a. 



88 GRAMMAIRE MONGOLE. 

machi «r beaucoup ?), r asoro «énormément?), ^ ii 
h'mia (r extraordinairement i) : 



j dj^ ni/ûcoviemlUhiyh'e^ 
beaucoup plus grand 



iU 



Oêoro ounteur ah 

une montagne beaucoup plus haute 



Dans la langue parlée, le comparatif se forme par la 
tournure de phrase : «lequel est? — celui-ci est. • • *" Ij 
a/t (lequel); 'j^èwe (celui-ci) : 



Ii 



aii yKeu 

lequel est le plus grand? 

hniyh'eu 



^ celui-ci est le plus grand 

11- 

i^ ^ èné olan ala an ali ounteur 

quelle est la plus haute de ces nombreuses montagnes? 



i 



Pour renforcer le comparatif, on emploie 1 nink; 
% yéro «beaucoup 7) {yeurto ^); d ouner « vraiment t^; 
T 4 h'amika (h^ama) ouh'oui «qui na aucun rapporta). 



mmmmm 



ADJECTIF. 39 



SUPERLATIF. 

Il se forme : i** par Tablatif des adjectifs 
h'amok ass boutchoto 



i 



lu 

<3 le plus fort de tous 



2** Par le génitif des adjectifs 



I 



^ h'amok onniégueuneu 
,-T^ le meilleur de tous 



Remarque. — Quelques adjectifs, formés d'adverbes 
qui indiquent un lieu, un endroit, et reconnaissables à 
la post-syllabe 5 ^> g^h ^^ peuvent admettre que 1q 
superlatif : 

i^ téguérègui {térègut) 3 toregui \^Umiagm 



supérieur i inférieur 



au milieu 



ù 



à 



totoragtd 



yah'ùragui 



^ intérieur "h entre deux 

I 3 

Cette syllabe forme également quelques superlatifs 
substantifs : 

y yiguenggtd +^ olangtd 

le plus grand nombre '^ la pluralité 



hQ GRAMMAIRE MONGOLE. 

Les diminutifs quelquefois ^ un peu y assez se rendent 
souvent en mongol par ^ Kanuy ^^Uènn. Exemples : 



i ewra 
4^ près 



eurah'ann ^ yeugueulen (Ueuleun) 

un peu plus près +* mou, doux 

iieuleugueun 



un peu plus mou 

On ajoute cette syllabe aux adjectifs numéraux pour 
exprimer seulement y pas plus de : 



mgueugueun 



Koyarh'ann 



2^ pas plus d'un ^ deux seulement 

Dans le langage ordinaire, cette désinence est em- 
ployée avec un sens augmentatif. Exemple ; 

J h'ohh'ann 

-j ^ 

\ très loin 

Pour renforcer le sens d'un adjectif, on redouble 
souvent la première syllabe, en plaçant un <?> ft entre 
les deux syllabes redoublées, mais cette méthode ne 
peut être appliquée à tous les mots, et il faut avoir re- 
cours à l'usage. Exemples : 



(Uali 



; ab atali 



1< 

"P X tout à fait égal ^ nouveau 



i 



chineu 



PRONOMS. 41 

^ chib chineu J KapKara j ^ olann 

X tout à fait nouveau ^ très noir 3, irèg rouge 

3 toAa/9 tcharann 
2 tout à fait blanc 



PRONOMS. 



Trois sortes de pronoms : pronoms personnels ^ pronoms 
possessifs et pronoms démonstratifs. 



PRONOMS PERSONNELS. 



En mongol le pronom personnel de la 3® personne 
manque au nominatif singulier, et est'remplacé par «3^ 

èné cr celui-ci T), J tèré cr celui-là t^, qui en joue entière- 
ment le rôle et peut être considéré comme pronom de 
la 3® personne. 

DÉCLINAISON. 
SINGULIRR. 

Première personne. 



Nominatif ^ pi ,V 

-^moi 



-f^mana 
moi 



Génitif .£ 



mino 
de moi 



GRAMMAIRE MONGOLE. 



Datif. 



Accusatif. 



Instrumental . 



nator i 



1^ nata 
vers mol 



ij namaii 
d moi 



Coopératif. 



J ? wata bèr (natar) 
par moi 

^ i avec moi 



Ablatif. 



J^ notas 
{| de moi 



NDminatif y> 



Deuûdème personne, 
tchi 



toi 



Génitif .| 



tchino 



Datif. 



Accusatif. 



Instrumental . 



^ tchimator [tchamator) 

c 



tchimaii [tchamè) 



■^ te^ti 



^ 



tchimaber {tchamar) 



PRONOMS. 43 

Coopératif j}\ {tchama la) 

Ablatif 1, i^tchima (tchamas) 

Tromème personne, 

^ èné ^ 
Nominatif «L . J ^^ 



Génitif SL^egcno i tegouno 






Datif ^ egùntor y tegountor 

Accusatif ^egouni ^toraun i 



o 

o 



Instrumental % egobèr à tegoubèr ^ egonyèr 

i> f> 4> 

Ablatif lu tegoun èss 

A tegoun èss 3l^^ 



44 



(ÏRAMMAIRE MONGOLE. 



Nominatif. 



Génitif. 



Datif, 



Accusatif. 



Instrumental. 



Coopératif. 



Ablatif. 



Nominatif. 
Génitif. . . 



PLURIEL. 

Première personne. 



i manm 



^pitan' 
4 piiano «i 

i- 
% 

^^pitani A 





tnano 



■pitatmtor M maator 



pttannyer ■ manayer 



^ d pitann <*** «h^ 4 ^^^^^ 



Deuxième personne. 
J^ tann <n itènn 

.. imno \^étè 



itèno 



PRONOMS. 54 

f i 

Dalif J tanntor "^étènntor 

% % 



i tard j^éûn 



Accusatif i iani i^éûni 

Instrumental 1%^ '^trS i3> ^ ^* 



{tanar) 
tann hKa 



yer 



Coopératif £^3^ 4^3^ eténn hguè 

i ^ 

Ablatif '^tann ass ^itennèss 

1 1 



Troisième personne. 
Nominatif g> étégèr 



Génitif ^ étégèr on 

Datif ^ j[ étégèr tor 



Accusatif 2 étégèri 



Instrumenlai ...... i j> étégèr 



il 



46 GRAMMAIRE MONGOLE. 

X étéffèr 



Ablatif *5> il étéffèr èss 



Remarques. — Le génitif ^e présente rarement comme 
pronom personnel , à moins qu'il ne soit uni à la préposi- 
tion i tota [tulè) ce pour l'amour de, pouri^; ex. : /i i 
mino tola crpour lamour de moi 75. Les verbes qui, en 
français, régissent le génitif, comme ce se souvenir de 
quelqu'un?), demandent l'accusatif en mongol. Ce cas 
est cependant d'une grande utilité pour remplacer les 
pronoms possessifs mon, ton, son. 

Les pronoms personnels réfléchis se, même, se rendent 
par: 

5 péyé 4 oubeur 

corps, personnalité P soi-même, le sien 

2 ? péyé koumon 
±^ un célibataire 

Souvent réunis, ils servent de pronoms réfléchis pour 
les trois personnes et se déclinent à tous les cas : 

1 péyé tor abh'o {péy in un ahh'o) ^ i péyé henn mggo 
S J) prendre à soi-même ? ^ se sacrifier 



u 



^ 



oubeur péyé tah'alaKo -h \ witno oubeur onn 
s'aimer soi-même 3 ce qui m'appartient 



PRONOMS. 47 

» 

' < 

9^ -:j > oubeur péyé tor sainn 

^ £ ^ c'est bon pour moi-même 

Dans la langue écrite on emploie souvent, avec ^ 

I 



, la désinence du 2* accusatif; ainsi : 



alah'o erse tuerT). 
I ^ 



'^ 



1 



c5> 



'-^ 



pèyen 



m oubeur onn péyé 

^ (de moi le corps) moi-même 



PRONOMS INTERROGATIFS. 



iteunn i a/i Jketmn ^ 

qui? J lequel? 3^ 



o/t keunn ^ yah'onn(you) 



quoi? 



On les emploie ou seuls, ou liés au verbe, ou unis 
immédiatement à la particule interrogative 'Sd io, % m. 
Ils suivent la deuxième déclinaison : 

-p f^ keun mortn ^i d i ^^^* ^^^^ ^^ ^8^ 

a> jL. le cheval de qui? 2, ^ ^ à qui l'as-tu donné? 

Remarque. — Dans la langue parlée , la forme inter- 



48 . GKAMMAIRE MONGOLE. 

rogative da verbe n'est généralement pas employée avec 
les pronoms interrogalifs : 



H , - tchi keun hss aboboo 
2s $ de qui Tavez-vous pris? 



tchi keun o otUchebo 




ètiê yah'onn boyo (èné you bï) 
'est ceci? 



12, 3l qui avez-vous vul 



bayan koumeun omok, hah'aior koumeun bar- 

toMichi 

riches orgueilleux, braves présomptueux 

tiotakokhi {h'otahon) ^ ^ h'otahotchi abh'o 
marchander ^ %^ acheter 



h'otahotchi euggo 
vendre 



puits 



i:: 



otan 
lie 



PROi^OMS POSSESSIFS. 

Les pronoms possessifs ir mino (rmoni), 1^ tchino 
(ttoni), ,y énouni [egouno) crsoni), ainsi que leur pluriel 

Tmano cr noires), ^ pitano, .T tano r votre, ienr-n tirent 

tous leur origine des génitifs des pronoms personnels. 
Jouant le rôle d'adjectifs, ils suivent les règles de ces 
derniers et restent invariables : 



CJ mino étchiffuén f\ j^ ^ wiiwo étchiguéninn 
7 mon père 



3> y de mon père 



PRONOMS. 49 

Quand plusieurs pronoms possessifs se rencontrent, 

on s^efforce d'en supprimer quelques-uns, et pour cela, 

on emploie à leur place le tà^ datif ou le q*^ accusatif, 

ou, dans les autres cas, ta désinence du 2* accusatif ; 

?i , 4 . . . 

-H •] ^ 'X P^ ^^^^ étchigùeuntoreugbè 
v3> ^ d i ^ /» étchigueun tigènn eugbè 
H ^ 3U .'«je l'ai donné à mon père 



<J) q) 4 'S T P *"*'*^ koupekaun i iUguéhe 

Îô ^ ^ i 2 /n kaupekoun yènn iléguébè 
^ ^•^ 2^ »^ j'ai envoyé mon fils 



S ^ j S ^ T* pi rnino koupekaun yèr iléguébk 
fy ^^% 3( ^ jt P^ koupekoun yèr yènn iléguébè 
•^ i f^ 2l^ i^ ,\ je Tai envoyé par mon fils 

Les pronoms abstraits '4 minogei crdes miens d, A 

tchinogei crdes tiens i) se rencontrent assez souvent en 
mongol. 

PRONOMS DÉMONSTRATIFS. 

•JL^ èné wcelui-cii), / tèré cr celui-là ?>, pour ton? les 

GRAMMAini MONGOLR. ^ 



50 GRAMMAIRE MONGOLE. 

genres; génitif ^ ^egouno((moun%^^ 3) tegauno (tégount)^ etc., 

suivant la 3^ personne des pronoms personnels. 
Le pluriel est au nominatif : 

i. i^rf f ^^ (langue écrite) i étéguèt % tétéguèr 

Il faut prendre garde, dans l'emploi des pronoms dé- 
monstratifs, à ne pas tomber dans l'ambiguïté qu'en- 
traînent de longues périodes sans conjonctions. Dans ce 
cas il vaut mieux répéter le nom. 

On compte encore parmi les pronoms démonstratifs : 



1-1 



' (dérivés de Tadverbe) 
uutel 



il 



iinn teitm ((imt) 
dont, ainsi 



Us n'ont pas de pluriel. 

Unis aux substantifs , ils perdent, en tant qu'adjectifs, 
leurs désinences casuelles : 

T leimo koumofi o 
; 7 ^ de tel homme 

A la place de wno, timo, on empbie souvent «i.X^^ 



PRONOMS. 51 

moto y f TtèrématOy principdemeat dans des rapports 
de comparaison : 

'^ ^ èné moto koumon 
T* i, un tel homme 

Quand ils sont seuls et jouent le rôle de substantifs, 
ils peuvent admettre le pluriel : 



i 




èné motos ituUor Uéguébi 

il m'a envoyé de tels individus 



Dans la langue parlée on emploie également •^ 
chintè crteli semblable». 

PRONOMS RELATIFS. 

En mongol il n'y a pas de pronoms relatifs; aussi est- 
on obligé de tourner les phrases pour éviter leur em- 
ploi. Ainsi pour rendre celte phrase : cria femme dont les 
yeux brillent comme le soleil i), on devra dire : 

• j *< naran o keuril elmUè nitoto émè 

3^^ 4 ^ i les y eut de la femme semblables à 

^ 1j<3>'^ rëclat du soleil 

(T Le livre que tu m'as donné » se rendra par : 



tdUno natcr euffbesen tèptèr 
votre à moi donné livre 




52 



GRAMMAIRE MONGOLE. 



•^ 



u T h'amcik tehino kéléksèn 



1 



tout ce que tu dis (tout toQ d.il) 



JVOMBRJES. 



NOMBRES CARDINAUX. 



H mgueun 
.^un 




^ tabmn 
X^cinq 



i 



tirh'oh'ànn 
six 



c ^ toîoh'ann 
\ sept* 

*j nhmeunn 
Ilhuit 



^ysonn 
^neuf . 

i qrbann 
Idix 

i H arbann rdgueun 
i 2k onze 

ih'orinn 
vingt 
ti kotchinn 
4 trente 

P teutchinh 
^quaranfç 

^ tabinn 
^cinquante 

(tirann 
soixante 

à talann 
jP soixante-dix 



'i nayann 
jkqaatre-vingts 

tyéreunn 
quatre-vingt-dix 

ttiah'onn (Uaunn) 
cent 

? d h'oyar tiaunn 
i i^deux cents 




ann 



j teumeunn 
J* dix mille 

o bom 

% cent mille 



f- saya 

. un million 



NOMBRES. 53 

Les Mongols emploient des chiffrés el en lisent de 
même que nouô. Voici là série des chiffres : 

9 Z^zS^^<^^^ 

t) 1 là 3 4 ï 6 7 8 9 lo 
Ils sont tous déclinables : 

f ^ fn h'oyari abohè -^i oL^^ icùrbann ass fi^etin ; 
^ 3 j'ai pris deux ^ ^ "^lai de trois 



3îi? 



Gomme adjectifs, unis à des substantifs, ils UQ^sont 
plus déclinables. , ] ' ç 

Quand on parle d'un seul objet, d;pne unité, pn a 
coutume d'employer, au lieu de ^w^^tin, qui pourrait 
être considéré comme article indéfini i le mot j kaktcha 

OU ^ kantcha, î kantchaKann cr simplement, unique- 
ment, un seul ^ : ',-jr ^^c.,. ; . . ; ► ; ^, î 



li 



^ karitcha kerghi io . 

celui ^ûitfa qu'une femme 



11' 



îC3 celui qui n'a quuû cheVàL 

kanteha étogè >bou890 , ^ % P^ bousné 

ce n'est pas seulement ., . ce n'est pas moi 



SA GRAMMAIRE MONGOLE. 

ouA'otfi bùHuié . 

il y en a (ce n'est pas qu'il n'y en a pas) 

Les nombres cardinaux prennent des formes spéciales 
quand ils doivent désigner un partage entre un eer* 
tain nombre d'objets ou de personnes : 






o 



iaboh'at ^ 
à cinq 



h'oehiarat ^ koirbah'ai J teurbmgu^i 
à chsux j à trois $ à quatre 



yarh'oKai 
à six 



'oh'at 7 mingKoKai 
à cent J à mille 



%^ 'X^ tosbauritornitcheguèth'omeugbei 
]L 3 il donna k chacun une brebis 



Remarque. — Dans la langue parlée , ces mots stnt 
employés dans le sens de crà peu près, environ» î 

^ yaragÉèthnimn 

o^ une diiaine d'hommes 



ï' 



Ils ont également une forme spéciale pour indiquer 
un ensemble, un tout : 



yaWaKola \^ hùrhah'ola 

3 tous les deux = tous les Irois 



ieuthèg^ola (leurloula) 
tous les quatii; - 



NOMBRES. 



55 



tihoKola 
à cinq 





ah' an (aîné) tou (cadet) teurboïa 
à quatre frères 



artchih'a hou h'oyah'ola ii h'otaUebei 
Il a vendu les deux, jument et étalon 



Enfin les nombres cardinaux peuvent prendre une 
forme diminutive, emportant on sens d^exiguité, depett 
de valeur ou de pitié. Cette forme est déterminée par 
les post-syllabes i £^ AWn, guènn : 



ann 



7 à peine un 4 à peine trois 

kantohih'ann 

un unique à peine (fils unique) 



Les répétitions se marquent par la post-syllabe ^ ta^ 
tèy ou bien par le mot ^ otah'a [ota) cr fois ti (langue par- 
lée) : 

'i nigeutè i h'oyaria i, J nkneun ota 
<U^ une fois ^ deux fois ^ ^ neuf fois 



quilne faut pas confondre avec^ otah'a (ote) ir fumée u. 



56 



GRAMMAIRE MONGOLE. 



NOMBRES ORDINAUX. 



Hs se forment par l'adjonction de 3 tah'ar, w toguèr: 



del 



nigeutoguèr 
le premier 



^ la place duquel on dit aussi 
gonn (^teuroun) : 



^ angh'ann et 



h'oyatoh'ar 
le deuxième 



nmgueugueu ^ tet 
le second . <d^second 



teW- 



Kotaliar ^ teuleuguèr- ^ taptakar 

I le troisième ^ le quatrième 1 le cinquième 



v< 



tarVotoKar l ^ tohtoh'ar 
le sixième \ le septième 



némétoguèr 
ie huitième 



yssotoguer 
le neuvième 



arhatoh'ar 
lé dixième 



'Ji'ah'otoKar ^ 
le millièijic 



h'critoh'ar 
le vingtième 



ADVERBES* 57 



NOMBRES INDETERMINATIFS. 

i olan \^olanta h ^ tchogueun 

+' - T d eutchoffueun ou w 

d^beaucoup d^ souvent 3 ^ jUp^u 



f 



e/tép f késèk 

divers j partie, portion 



i> 



tiarim ^ bouri l torpouri 

chacun 



P 



^ en partie 3 seul ^ 



o 



tcheum j h'atnok ^ bougueuteuguèr, bougueuteu 
tous 4 tous ^ ensemble 



((Nul, aucuni)se rend en mongol parla négation 
miKoui (T non , pas n : 



V 



tchimator monggan oukoui 
tu n*as pas d'argent 



i è«sett (rpas'n, 1j ott/ew «rpas;?, ne s'emploient que 
devant les verbes. 



ADVERBES. 



Les adverbes se rencontrent fréquemment en 
mongol. Ils sont invariables et se placent presque 



58 GRAMMAIRE MONGOLE. 

toujours immédiatement avant le verbe. En voici 
quelques-uns : 

ADVERBES DE LIEU. 

j enté f di 1, alikeun 1 ^ S V^^^ ^ nuh'aui 
^ici 3 où ^ où ^ 3 nulle part 

(tèntè i aliba J totatra ^ tomta 

là 4) partout ^là dedans <J|^au milieu 

^ tiguéré à tùta 
? en haut ^en bas 



ADVERBES DE TEMPS. 



la ^ ^ tiarifi 



oUmfa i q tiarimoia 

'018 



^ tagmim u tckak ^ /i 

î de nouveau ^ souvent J souvent ^ ^ quelquefoi 

ADVERBES DE MANiÂrB. 



baugueuteuffuèr +» ,. i machikta 

^ ^ ± macht ou X 

ensemble 3 3 seulement 



i 



arai ^ ounéguèr (aufiir) 

à peine i vraiment 



«Tout à faitiî suivi d'un adjectif est rendu par le 



CONJONCTIONS- 59 

l'edoublement de la i** syliabe de l'adjectif avec un 
b euphonique (voir adjectifs) : 

3 tchap tchara 
H tout à fait blanc 



ADVERBES DE QUANTITE. 



i eutchogueun ^ 



un peu 



ouhmtehi ^ tetoii «i nink 
^ peu J> 



l T plus 



très 



OtOfO 



iataU 
également, 6«mbiâble ^ énormément 






satchaKo ^ yéro 



: également % beaucoup 



ADVERBES D'AFFIRMATION, NEGATION ET DOUTE. 



q ouh'oui 
X non 



tk$m i ùuku 
ne pas $^ ne pas 



CONJONCTIONS. 



Les conjonctions sont peu fréquentes et leur usage 
est assez restreint, surtout dans la langue parlée où Ton 
se contente d'énumérer les mots ou les membres de 



60 GRAMMAIRE MONGOLE. 

phrases à la suite Tun de l'autre; la liaison ou Topposi- 

tion apparaît d'elle-même : 

P kékèt i ali ^ bousso ou bous8ié{en langue vulgaire) 



î kikèt j 
le. !■ 

111! 



ou <!> ni 



^, 



tchara tcho bousso h' ara tcho boussié 
ni blanc ni noir 



VERBES. 



En mongol il y a deux sortes de verbes : les verbes 
actifs et les verbes neutres. 

Ces deux sortes de verbes se divisent encore en pri- 
mitifs et dérivés, qui sont en somme des voix passive, 
causative, etc. Les primitifs sont ceux qui renferment 
ridée simple et d'où proviennent tous les dérivés; ils 
comprennent la racine à laquelle sont attachées toutes 
les post-syllabes ou désinences de dérivés, ainsi que les 
désinences de temps et modes. 

La racine véritable de chaque verbe primitif paraît, 
sans exception, à l'impératif: 



. ap j euk M omta a 

J prends! j donne! c^j^dorsl 3^ 

yaho u iteu 
va! ^mangel 



VERBES. 61 

Les dérivés des verbes primitifs comportent trois 

voix: les yoix passive^ causative et œopérative. 

La racine des primitifs reçoit pour chaque forme une 

post'syllabe désignât! ve, quelle conserve dans tous les 

temps et dans tous les modes, et par laquelle^ on peut 

facilement reconnaître la voix : 

J«p (racine du verbe) |«^J^^ | ~ , | 

abh'oh'olh'o 

faire prendre (voix causative ) J* Voh'oWo 




^, ahokchak'o 
prendre ensemble (voix coopérative) \ 



I oUchah'a 



Comme les neutres ne sont pas susceptibles de l'actif 
et du passif pour toutes les personnes des deux nombres, 
on peut accumuler les deux voix mentionnées , causative 
et coopérative d'une part, et passive d'autre part, étant 
donné que les coopératifs et causatifs des verbes neutres 
deviennent actifs et peuvent ainsi recevoir les voix ac- 
tives et passives : 

%ùmtak'o <^. omtah'oWo{<mtalg'o) 
i dormir t . endormir 



62 GRAMMAIRE MONGOLE. 



omtaKohhtaVo ^ hêpteVo 

subir l'action d'être endormi i *fee coacher 



heptegolg'o (keptoidg'o) 



s 



heptegohh'tego 



coucher quelqu'un \ subir l'action d'être couché 



â> 



Appartiennent encore aux neutres les auxiliaires : 

holKo 
devenir 



3) être 3^ être, rester, devenir 3> 



lis 8ont employés pour la formation de plusieurs 
temps et de plusieurs modes, et sont par conséquent in- 
dispensables pour la conjugaison de tous les verbes. La 
conjugaison des deux premiers auxiliaires (a heugo ou 
\ ah'o) est imparfaite, mais celle des deux derniers 

{A beiMoy r èoiii'o) est parfaite et peut recevoir la forme 
causative aussi bien que la forme coopérative. 

Certains verbes, neutres en français, sont actifs en 
mongol et régissent par conséquent l'accusatif . Ex. : 

""^ ^ pi tehamai sanamm 
"je pente à toi 



VERBES. 63 

PERSONNES. 

Les trois personnes du singulier et les trois personnes 
du pluriel se trouvent ordinairement avant le verbe, 
mais elles peuvent également se trouver après lui. 

On dit également ; 

5 3v . I I . iv P nbobeipi 

Z> 9fn abobei ou ^ 

^ ^ j® prenais 

TEMPS ET MODES. 

Les verbes mongols possèdent neuf modes : indicatif, 
conditionnel, potentiel, optatif, impératif, participe, 
infinitif, gérondif et supin. 

Indicatif. — L'indicatif a sept temps : deux formes de 
présent, quatre de prétérit et un futur. 

Conditionnel. — Le conditionnel a quatre temps : deux 
prétérits, deux futurs. 

Potentiel. — 11 a quatre temps : un présent, deux 
prétérits, un futur. 

Optatif. — Il est simple ainsi que Tinfinitif qui ce- 
pendant prend aussi la forme substantive et devient 
déclinable. 

Participe. — H a un présent et un passé qui sont tous 
les deux déclinables. 



64 GRAMMAIRE MONGOLE. 

Gérondif. — Tpois temps : deux formes équivalentes 
de présent et un passé. Une forme particulière de supin 
remplace la proposition ce jusqu'à ce que, pendant queiî. 
Deux autres supins viennent encore s'ajouter, dont un 
négatif. 

Gomme dans toute autre langue à inflexion, les 
modes sont déterminés par l'adjonction, ^ la racine du 
verbe, de certaines particules ou post-syllabes spéciales. 
Dans les primitifs, la racine du verbe est toujours con- 
tenue dans la première ou les deux premières syllabes, 
plus rarement dans les trois premières. La racine forme 
toujours l'impératif. 

Dans les dérivés, les particules constitutives de dé- 
rivés suivent immédiatement le radical et précèdent 
les particules de temps et modes. Ces dernières restent 
régulièrement les mêmes et ne subissent ni dans les 
primitifs ni dans les dérivés de changements autres que 
ceux nécessités par les classes de voyelles dominantes. 

FORMATION ET EMPLOI DES TEMPS ET MODES. 

Indicatif présent. Le présent ordinaire $ \\ erje 

prends^, est composé de i cr prenante (gérondif) et de 
ti ofnoi (présent de J ah'o cçêtrei)). Il est souvent em- 
ployé sous cette forme au lieu de la première. Une autre 



VERBES. 65 

abréviation fréquente consiste dans l'emploi de ,\^ 

abonam [o% étant retranché), quoiqu'elle serve de pré- 
férence à donner une réponse affirmative ou renforcer 
le présent. 

Quand il y a interrogation, on change la particule 
finale oi ^ en % oo. Exemple : 

tchi abomoo 
prends-tu? 

Remarque. Dans la langue parlée , on emploie unique- 
mentb abona pour toutes les personnes singulier et 

pluriel, et [\ ahomoo j^oxxr Tânlerrogatif. 

c 
à) 

2* présent. On se sert du 2^ présent ou fréquentatif 
pour rendre la répétition fréquente d'uoe action ou le 
retour d'un événement. On le forme à l'aide de la par- 
ticule ^ taky tek : 

A o ^ ^ (ih'ann ass mongg'onn ahtak 

3 -«kJ je prends souvent de Targenl h mon frère aîné 

'jL^ ■ T soni tor onitatak 

^ je dors presque toujours la nuit 

Ces deux formes du présent demeurent invariables 

• GnAMMAIRP. MONGOLE. 5 



IMVBIMRKIK RâTIOlALK. 



06 GRAMMAIRE MONGOLE, 

à toutes les personnes du singulier et du pluriel, et 
les personnes ne sont indiquées que par les pronoms. 
Le fréquentatif a cela de particulier qu'il peut être 
employé substantivement et recevoir des désinences du 
génitif et de l'accusatif, le génitif avec 1, tok ccpoun^ 
remplaçant ce parce quei^, laccusatif ordinaire p % rem- 
plaçant la conjonction (çqueiî, quand elle se trouve avec 
l'indicatif : 

1 . 

"^ «ont tor omtatak on tola 

<( 4j parce que je dors généralement la Duit 



IM 



IHI 



^ > ^ ah'arm ass mmggonn ahtak métémoi 

je saîg que Ton prend de Targent de moa frère 



:> 



Le fréquentatif sert également à remplacer le pronom 
indéfini ftonn, comme oh peut le voir par le dernier 
exemple. 

Passé indéfini. Ce temps, qui remplace l'imparfait et 
lui supplée, est formé à l'aide de la post-syllabe ^ î 
6a, hdy invariable pour toutes les personnes des deux 
nombres. A la 3* personne singulier et pluriel , elle se 
trouve cependant quelquefois remplacée par la particule 

1' 



ron. 



abobei 



i> 



abonm 



ou ^ il prit ou ils prirent 



VERBES. 67 




) ougouleubei ou ougouîeuron 1 d yabobei ou yaboron 
il dit ou ils dirent ^ ^ il alla ou ils allèrent 



Pour i'interrogation, on change la syllabe finale ei 
ou ûo en 00 3> : 

•j^ ±^ èné aboboo 
V prenait-il? 

Imparfait fréquentatif. Il est formé du présent fré- 
quentatif et du prétérit de l'auxiliaire d heugo^^iv^-n^ 
et ne diffère en rien comme emploi du présent fré- 
quentatif : 

^ J^ -T 4J ou ^ 1» <^^ (midi) in tchak (souvent) tar om- 
^ ^ ^ i il tatak iouleufre (ou bhh). 



±. 



tatak iouleugè (ou bêla), 
je dormais généralement vers midi 



J "^ J«: 



^ d% ^ pi àbtak bêla 
prenais 



Remarque. Dans la langue parlée, on ajoute seule- 
ment V ola à la racine. Exemple : 



k 



abola 

je prenais 



Parfait. Ce temps est déterminé par la particule 

5. 



68 GRAMMAIRE MONGOLK. 

i loh'a^ 9> lougueu, remplacée souvent à la 3' personne 

des deux nombres par | tioh'oi, % tiogoi : 



^ 7 3> . 

^ / pt kar yhr bariloh'a 

X \ je I'aî SAÎsi par la main 



11' 



u 



Kola (loin) katiar ass ireutiogoi 
5^ il est venu d'un endroit éloigné 



On se sert fréquemment de l'imparfait pour le par- 
fait, et dans la langue parlée cest toujours le cas. 

Plus-que-parfait. Ce temps est formé par le participe 
prétérit et par le prétérit de l'auxiliaire ± beug'o «c être n. 
U demeure invariable à toutes les personnes des deux 
nombres : 





oh'tarh'aui ass hihoksann boulogai 
'^ il élait descendu du ciel 



mortn yènn kotaltasann boulogai 
il avait vendu son cheval 



Assez souvent, on rencontre le plus-que-parfait au 
lieu du parfait. 

Futur. Ce temps est déterminé, à la i'^ personne du 



VERBES. 69 

singulier, par la particule j soh'ei, i sougè (dans 

1 usage ordinaire, $ sou); à la a® et 3® personne des 
deux nombres, par la particule i, ao, i, ou 5>g'o(qui 
est en même temps celle de l'infinitif). 

À la 3"^ personne, on emploie souvent la particule 
^ to;la 1"^ du pluriel a également i^ ao on ^ gOy sou- 
vent aussi cL^ta ou tl^ ya ; 

Si. . 5 ^ . 

P 3 1^ ^^ogax -h â Z'* ^^'"'^^^ ùugoto 

i je donnerai 'd ^ je mourrai certainement 

^ ^ taguinn ireg'o ^ i pita aboio 

^ ^ il reviendra de nouveau ^ nous prendrons 

La 3® personne, avec la particule % ao on 9 gOy est 
souvent renforcée par la 3® personne du futur du verbe 

auxiliaire f boIoyo{de f holh'o ccdevenin^) : 

eugouguet satcha Borh'ano ororm tor torogo 
bçloyo 

Après sa mort, il sera engendré de non- 
veau dans la région de Buddha 

Conditionnel. De toutes les conjonctions qui régissent 
généralement ce mode, il n'en existe qu'une seule en 
mongol, la conjonction ^si-n; et encore son usage est- 
il arbitraire et inutile dans bien des cas. 




70 GRAMMAIRE MONGOLE. 

Le conditionnel renferme deux prétérits et deux futurs. 

Le fi^ futur y en réalité, n'appartient pas au condi- 
tionnel, car il ne suppose pas de condition, mais dé- 
clare simplement possible l'accomplissement d'un acte 
ou d'un événement; il peut d'ailleurs être remplacé par 
un futur ou prétérit d'un autre mode, avec la seule 
différence que ce 2® futur est entièrement dépendant du 
conditionnel. Ce 2® futur paraît encore au subjonctif, 
mais ne peut être employé avec d'autres modes que 
lorsqu'ils sont unis au conditionnel. 

Imparfait. Le conditionnel est formé par l'adjonction, 
à l'imparfait de l'indicatif du verbe, de la particule ^ 
bemso. Lorsque l'imparfait contient déjà la syllabe^ ha^ 
on se contente d'ajouter ^ so. Exemples : 

. , i . .. i 

imp. ind. o ^l>ei; conditionnel 2 eugheuso 
imp. ind. d) aboba; conditionnel X abobasso 



Pour renforcer le sens du conditionnel, on a coutume 
d'employer les particules ^ e/è cfsii^ et ± bèr crbien 
que, quoique iî, placées après le verbe : 

si je donnais ^ ^ bien que je donnasse 



VERBES. 71 

La conjonction «r lorsque, quand ^ n'existe pas en 
mongoi et n est exprimée que par la tournure de la 
phrase : 



11 



touckimeul yènn etUchibèsso h! ah! an bèr tiarlik boh- 



ron 



X quand il vit son ministre, le roi ordonna 

1 

Plus-que-parfait. 11 est formé du participe parfait du 
verbe principal et du conditionnel imparfait de l'auxi- 
liaire f holh'o: 

^ y euggogson bolbasso 
V ^ si favais donné 

Premier futur. Il est formé de l'infinitif du verbe 
principal et du conditionnel prétérit de l'auxiliaire ^ 
beugo : 

5 i î ^ cwgg^'a tet^tietw^o î , 
^ 5 si je donnais 

Second futur. Infinitif du verbe principal et parfait 
de l'auxiliaire ^ beug^o : 



5 9 ^ p eugko boulogai 
o> 3 j® donnerais si 

Remarque. Dans la langue usuelle, pour former le 



7â GRAMMAIRK MONGOLE. 

conditionnel imparfait, on ajoute ^ bol à la racine, en 

intercalant certaines lettres pour l'euphonie : 

^ 3 pi eughol 
^ si je donnais 

Pour le plus-que-parfait, on se sert du participe 
passé du verbe avec i* bolbol : 

•^ ^ "^ pieuggogsmihoïbol 
si j'avais donné 



Dans la langue parlée, les deux futurs sont formés ^ 

9. 




-u 



uniquement de Tinfinitif du verbe principal et de ^ 
bolbol; \e verbe «être^ n'est pas employé : 
a $, 5 t» J . 

u \ ^ '^^* yo^toKo bolbol, pi tchamator monggonn evggonè 
p ÎL^'i^si vous étiez pauvre, je vous donnerais de Tar- 



3) 



^ gent 



51 



i 



euffbol yah'on tossa 
de quelle utilité serait-ce, si je le donnais? 



H j H i éribol (prier) nator oulo euggone 

é> %. 5* ^ il ne me les donne pas, bien que je Ten aie 



■^ prié 



1, Tj P* abobol, namai alat 
3 'i, si je pronais, il mé 



(dana 

tuerai! 



VERBES. 73 



5 



5* |) P T* /« abakson bolbol namai alaksan 

£^ '%■ si je l'avais pris, il m'aurait tue 

"{ ^ % ^ 

<f ^ ^ ^ /" étchibol yam tor, pi étehih'o bolbol oug'oia 

é) 4 j" pourrais périr en chemin , si j'y allais 

* i ^ J nator eugbol pi aboia 

^ $ je le prendrais, s'il me le donnait 



Potentiel. Ce mode exprime la possibilité en général 
d'une action, d'un état ou d'un événement. 

Il possède un présent, deux prétérits et un futur. 

H est constitué par l'adjonction au présent ou à l'im- 
parfait de l'indicatif de la particule ^ ya. 

Le parfait et le plus-que-parfait se composent du par- 
ticipe prétérit du verbe principal et de l'optatif présent 
de l'auxiliaire betig^o T . 

Le futur se compose de l'infinitif du verbe principal 
et de l'optatif présent de l'auxiliaire ^ beug'o. 

Les différents temps de ce mode restent invariables 
à toutes les personnes des deux nombres : 

d^^ pi omtairiùia d. P* éribeia 

T je dors peut-être :î> je viendrais peut-être 



74 GRAMMAIRE MONGOLE. 

,,,,,. 9 ? abh'o boia 

metèksen boia 4 i 

-3 --^ ., . <b <o dbh'o boia 

f il a eu peut-être ^ 3) 



^x .->i ._ . 

il a eu Deut-etre sn çt\ 

prendra probablement 



Optatif. Ce mode ne possède qu'un temps. H sert à 

exprimer le souhait ou le désir. On le reconnaît à la 

en <n 

particule [ toh'aion y ^og-^e jointe à la racine et inva- 

3 3 

riable pour toutes les personnes des deux nombres : 

^ pieugtogei ^ tchi omtatoh'ai 

<û pui8sé-je donner! 3 puisses-tu dormir! 



^ *^ 4 i « 

i i 



pi tourot san katiar yhm iègenn outcheg'o boltoh'ai 
puissé-je revoir ma patrie! 



Impératif. L'impératif est également un mode simple. 
Il est presque toujours formé au singulier par la racine 
du verbe : 



ap 3) pari ^ yabo > sah'o 

assieds-toi I 



M ap 3) pari ^ yabo > sah'o 

J prends ! 3 saisis ! * va ! 4 assie 



Néanmoins, dans la langue écrite, on le rencontre 
assez souvent allongé des syllabes 3 ktah'oi ou ^ 



VERBES. 75 

htegoiy qu'il ne faut pas confondre avec la forme passive, 
qui est la même : 

= ahoh'tah'oi 
6 
\ prends! 



Le pluriei est formé par ia particule ^ Kion ou 3 

i sah'otKon 



th'on ou 
5> 



P ahoth'on = 



ahoh'ton ou ^ . j sah'oh'ton ou ^ 



3 prenez I J 






asseyez-vous! 



Quelquefois, la i'"" personne pluriel du futur indi- 
catif et la 3^ personne singulier de l'optatif sont usitées: 

Îsah'oia 
asseyons-nous ! 

Participe. Le participe présent et le participe passé 
se déclinent suivant la déclinaison des substantifs, quand 
ils sont pris substantivement. 

Le présent se forme à l'aide de la post-syllabe y^ ou 
^ ktchi^ jointe à la racine à l'aide d'une voyelle de 
consonance : 

\y aboktchi j) yaboktchi 



ij prenant 



u allant, le voyageur 



76 



I 



GRAMMAIRE MONGOLE. 



^i% 



kemtéi taroktchi hah'ator 
le héros vainqueur de tous 



Le passé se forme à l'aide de ia post-syilabe > ou 
£^ hsann ou hsènn^ jointe à la racine de ia même 
manière que pour le participe présent : 



ahoksann 

pris, la chose prise 




euggogsènn monggonn 
l'argent donné 



Infinitif. L'infinitif est un mode simple. Il est inva- 
riable. On le forme au moyen de la terminaison 1^ h'o 
ou q) ^0 jointe directement à la racine. 

L'infinitif peut quelquefois être employé substantive- 
ment; il est alors déclinable et Ton y joint parfois un 
:> i finaL 

Avec un --^i a final, il remplace le supin, mais en 
de rares occasions : 



ahh'o 
prendre 






omtah'o 
dormir 



abh'oi 

raclion de prendre, le prendre 



Gérondif. Présents. Le gérondif possède deux formes 
de présent dont on se sert indifféremment, la première 



VERBES. 77 

formée par Tadjoiiction de la terminaison dU onn au ra- 
dicai, la seconde, par la terminaison % tcho, éga- 
lement jointe au radical. 

La i'® forme du verbe principal s'adjoint souvent 
au verbe auxiliaire à la 9*" forme pour renforcer le 
sens : 

Uabonn atcho a ? euggann beitcho 
en prenant ^ ^ en donnant 



1 



keuktcho karh'ah'o 
chasser et expulser 



i 

Passé. Le passé, formé par la terminaison J oh'i 
ou dT ogatf sert à remplacer la préposition tr après que -n 



hosoh'at karbei 

après être venu, il partit 

ou étant venu , il partit 

li u 

c T i ichai ii oh'oh'at boh'orsot i itabei 

c d api^ès avoir bu du thé, il mangea de la pâtisserie 

Supin. Une forme particulière de supin remplace les 



78 GRAMMAIRE MONGOLE. 

prépositions «r jusqu'à ce que, pendant qnen. Elle est 

marquée par la terminaison i, Ij tala ou tèlè: 

tahtala 
jusqu'à ce que Ton prenne, pendant que Ton prend 




1^ 



keumeun ougeulétèU 
pendant qu'il parlait ainsi 



mino ottala 

pendant que je vais {ou que j'allais) 



Un supin, qui devient une véritable préposition, 
s'emploie avec les substantifs ou mots pris substanti- 
vement : 



M- 



tala as8 ah'ola keurtelè 

de la plaine jusqu'à la montagne 



3^ d T ^ naran crh'oKoi katiar ass abonn, talaii oronn tor heur- 

i ^ 3 S) m 

t ÎjU ^ i^ depuis le pays où le soleil se lève, jusqu'à la 
- 1 ^ i région de la mer 

|ii 



1 



..^ h'orinn èss korbinn keurtelè 
-*^ ^ de vingt à trente 



VERBES. 79 

â^ supin. Ce supin, qui sert à exprimer une action 
tendant vers un but ou un désir, rempiace ies préposi- 
tions crpour, afin que?), etc. Il comprend deux formes, 
Tune affirmative et i'autre négative. La première est 
formée par la terminaison i,» ^ ra, jointe à la racine 
à l'aide d'une voyelle de consonance : 

iahùra J érirè 

pour prendre IL. pour chercher 



i 



i outchirè T météri 

^ pour voir j> pour savoir 

3 ^ iteugeuni érirè otbei 

3 il alla pour chercher de la nourriture 



i tl tou bèn outchira irèbei 
is î il est venu voir son père 



3* supin. Le supin négatif prend la terminaison ij / 
suivie de la négation 3> ouh'oui. Il sert à remplacer la 
préposition «rsansi^ : 

I aboi ouh'oui 
^ sans prendre 



80 GRAMMAIRE MONGOLE. 

CONJUGAISONS. 

En mongoi, H n'y a qu'une seule conjugaison, qui 
comprend tous les verbes. Les suffixes de modes et de 
temps ne subissent que les changements exigés par la 
classe de voyelles à laquelle ils appartiennent. 

Les temps sont presque tous invariables pour les 
personnes des deux nombres. 

11 n'existe qu'un seul verbe irréguîicr, le verbe auxi- 
liaire i beugo (rêtre^, qui, de plus, est incomplet. 

Un autre verbe, l'auxiliaire 4 ah'o ce être t), est éga- 
lement incomplet. 



VERBES. 



81 



CONJUGAISON EN 

C 

^^ omtaKo 



LANGUE ECRITE. 

(r dormir y^. 



INDICATIF. 



k\ 



PRESENT. 

omtamoi 
omtanam 
omtamoo 



ri 

PE&ENT FREQUENTATIF. 



<J*4'4' 



omtatak 



<n ^ t^ omtataktola 
j.^ omtataki 

i 



IMPARFAITS. 
PASSé IND^riNI. 






omtabai 
omtaron 
omtaboo 






FRÉQUENTATIF. 

p omtatak 
? boulogai 



i 



PARFAIT. 



omtahh'a 
omtatioh'oi 



I 



PLUS-QDE-PARFAIT. 

amtatasann 
boulogai 



FUTUR. 

lapera. a'etB'p. 3* père. 

î i * 
i 

CONDITIONNEL 



omlasoh'ai 

omtah'o 

omtmo 



IMPARFAIT. 



^ omtabasso 

I 



GRAMMAIRE MONGOLE. 



8t 



GRAMMAIRE MONGOLE. 



PLOSHJDI-PMWilT. 



H 



omtaksann 

FUTURS. 

X omtah'o 
^ beugueusso 

h omtah'o 
f bouhgai 

POTENTIEL. 

OtHtflWMUl 
PARFAIT. 









1 



'^ omtaksann 
boia 



PLUS-QUÏ-PARFAIT 



I. 

1 



omtaksanu 
boia 



FUTUR. 




OPTATIF. 



I 



omMoh'ai 



IMPERATIF. 



piur. 



11 



omta 
omtakUmn 

ou 
omtath'onn 
omtaktah'oi 



PARTICIPE. 
n^NT. 



I 



omUiktchi 



t 



omtaksann 



VERBES. 



83 



INFINITIF. 



< <^ ^ ^ 



a 4 



omtah'o 
- . omtaKoi 

3) i ^ omtaKoia 
'^ q^ omtah'otola 



GÉRONDIFS. 



PRÉSENTS. 



I 



omtaonn 



i 

^ omtatcho 



PASSl£ trST ÂPRks QUBt). 



1- 

L 



omtaoh'at 



SUPINS. 



(r JUSQU'A CE QUI , PERDANT QUE.n 



omtatala 



(rPOUR QOI.il 



\ 



omtara 



(fSANS.i» 



-u 



omtal 
ouh'oui 



84 



GRAMMAIRE MONGOLE. 



CONJUGAISON EN LANGUE VULGAIRE. 



<t omtaKo (r dormir tî. 

3 



INDICATIF. 



PRESENT. 



6 ^ 



omtana 
omtamoo 



PRiSElIT PRéQUBKTATIP. 



4 rf <r 



i 



omteOak 
omtatak tola 
O omtatak i 




IMPARFAIT. 



omtabai 
omtaboo 



PARFAIT. 



^ omtabai 



omtaola 



PLDS-QOE-PARFAIT. 



omtaksann 
boulogai 

FDTUR. 





omtaioh'ai 

omtaio 

omtao 



CONDITIONNEL. 

IMPARFAIT. 



<i omtabol 



PLUS-QUB-PARFAIT. 

^ >, omtaksann 



VERBES. 



85 



PDTDRS. 



s' 



-T ^^ omtaho 



■ XJ 



bolbol 



omtah'o 
bolbol 



POTENTIEL 



PB^ENT. 



onUamota 



PARFAIT BT PLUS-QUB-PARFAIT. 




FUTUR. 



6 ^->l 



omtah'o 
boxa 



OPTATIF. 



omtatoh'ai 



IMPÉRATIF. 

Plariel. 



i 



omta ,: 



omtaktonn 



GÉRONDIFS. 

PB^SENTS. 



omtaonn < omtatcho 

V 
PARFAIT. . 



ffaprès que» \ 



omtaoKat 



SUPINS. 

c 

ff jusqu'à ce que , ^ ^ 
pendant que» ^ 



omtatala 



«rpour que» ^ omtara 



i 



NEGATIF. 

i omtal 
< ouh'oui 



86 



GRAMMAIRE MONGOLE. 



INFINITIF. 

C 

<i omtah'o 


PARTICIPES. 

PBÉSENT. PASSÉ. 
c < 

^ omtaktehi ; omtahann 



CONJUGAISON DE L'AUXILUIRE f beugO ff être 7). 



INDICATIF. 

' PRÉSENT. 



boii, boio 

IMPARFAIT. PARFAIT. 

heulei ^-' boulogai 

i 

Le pltu-que-farfait et le futur 
manquent. 

CONDITIONNEL. 

PRÉSENT, IMPARFAIT ET PARFAIT. 

2 heuguemso 
POTENTIEL. 

^ hoia ou i hoioia 



L'op^o^et ¥ impératif 
manquent. 

GÉRONDIF. 

PRÉSENT. 

^ beuronn 

sL, pendant que je suis. 

IMPARFAIT. 

Sf beuffuèt 

3^ pendant que j'étais. 

beugueutélè 

jusqu'à ce que je sois. 

Le participe manque. 

INFINITIF, 
d beug'o 



TABLE DES MATIÈRES. 



Pages. 

PRéFAGE I 

Grammaire de la langue mongole : 

Introduction i 

Alphabet > 9 

Ecriture et prononciation 1 a 

Parties du discours 19 

Substantif 19 

Adjectif 35 

Pronoms /»i 

Nombres Sa 

Adverbes 67 

Conjonctions 69 

Verbes 60 

ons 80 



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1985